Vidéo: © ORF III / Wiener Staatsoper / Ö1 2020

L’incandescente soprano Anna Netrebko enflamme l’Opéra de Vienne et livre une inoubliable interprétation de Tosca de Puccini. 

Tosca compte sans aucun doute parmi les opéras les plus appréciés du répertoire lyrique. Incisif, brutal et passionné, il imbrique subtilement politique, amour et trahison à travers le drame de trois protagonistes : Floria Tosca, cantatrice flamboyante, son amant Mario Caravadossi, peintre et militant républicain, et le baron Scarpia, chef pervers de la police romaine. 

La désormais mythique mise en scène de Margarethe Wallmann, reprise plus de 600 fois depuis sa création en 1958, restitue avec brio l’atmosphère trouble de la Rome des années 1800, entre salons luxueux et souterrains sordides, art et faux-semblants, foi et corruption, idéaux naïfs et mensonges éhontés. Dans les costumes et décors soignés de Nicolas Benois, la tragédie savamment ourdie par Puccini et ses librettistes brille de vraisemblance et de réalisme, transformant le théâtre en une authentique “tranche de vie”, et brouillant d’autant plus les frontières entre apparences et réalité… 

Anna Netrebko, qui fait ici ses premiers pas sur la scène viennoise, confirme qu’elle est l’une des plus grandes Tosca de notre temps : artiste totale, brûlante tantôt de jalousie, de rage et de passion, enflamme les planches dans un rôle qui préfigure à bien des égards celui d’une autre tragédienne dévorée par l’amour, celui d’Adriana Lecouvreur dans l’opéra éponyme de Francesco Cilea, composé seulement deux ans après Tosca. Elle forme avec le ténor Yusif Eyvazov, splendide Caravadossi, un couple magnifiquement assorti, face au redoutable Scarpia de Wolfgang Koch. 

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