Familiarisez-vous avec Les Brigands grâce à ces extraits choisis de la version de John Eliot Gardiner.
L’essentiel
• Un opéra-bouffe jubilatoire, d’une délicieuse impertinence. Le chaînon manquant entre l’opéra-comique et l’opéra bouffe, qui aura inspiré Bizet pour Carmen.
• Le grand retour de l’œuvre après trente ans d’absence dans l’écrin Second Empire du Palais Garnier. Un événement à ne pas manquer.
• Un metteur en scène habitué de l’opérette et qui a déjà fait pétiller Offenbach en Allemagne dans des productions hautes en couleurs et savamment réglées. Le projet de Barrie Kosky pour Les Brigands s’annonce original et débridé, en parfaite communion d’esprit avec la démesure de l’ouvrage dont il soulignera également l’humour « nonsense ».
• Une distribution majoritairement francophone, composée de chanteurs-acteurs rôdés à ce type de répertoire.
Au cœur d’un paysage sauvage et montagneux règnent les terribles brigands de la bande de Falsacappa. Mais les affaires vont mal et Falsacappa échafaude un plan pour subtiliser les trois millions que le prince de Mantoue doit rembourser à la cour de Grenade pour solder ses dettes. Le prince attend la venue de la princesse de Grenade pour l’épouser. Falsacappa tend, dans une auberge, une embuscade à l’ambassade de Grenade, substitue sa propre fille, Fiorella, à la princesse, tandis que ses compagnons prennent la place des nobles membres de la délégation. La supercherie finit par être découverte. Heureusement, le prince reconnaît en Fiorella celle qui lui a autrefois sauvé la vie et il consent à l’amnistie générale.
« Jacques est un moderne ; sa musique a le diable au corps comme notre siècle affairé qui marche à toute vapeur. »
(Albert Wolff)
Créé au Théâtre des Variétés, Les Brigands est le dernier triomphe d’Offenbach comme « Roi du Second Empire », peu avant que n’entrent en conflit le pays qui l’a vu naître et sa nation d’élection. Fin observateur et commentateur de la société de son temps, Offenbach compose une douzaine d’œuvres entre 1855 et 1869 qui permettent de goûter la satire du libéralisme croissant, des milieux mondains et de l’industrie. Financiers, carabiniers, diplomates ou aristocrates, l’intrigue des Brigands ne fait pas exception et se régale des travers de chacun dans de facétieux refrains, du chœur « Ah ! j'entends un bruit de bottes, de bottes, les bottes des carabiniers » (fin de la piste 11), à l'ensemble « Y’a des gens qui se disent espagnols » (fin de la piste 18) – l’Impératrice étant espagnole, il était utile à la cour, de se faire passer pour ibère. Exigeant avant tout de ses librettistes « des situations à mettre en musique », Offenbach se prend au jeu désopilant des nombreux travestissements et adosse au livret une partition colorée, exotique et versatile, où l’invention, à mi-chemin entre l’opérette-bouffe et l’opéra-comique dont elle parodie les conventions, ne tarit jamais. Là où les personnages s’échinent toujours plus maladroitement à feindre l’honnêteté sous leurs divers costumes, l’écriture instrumentale et vocale se complaisent dans la recherche de l’effet – dosé avec brio – et de la théâtralité, dérogeant aux règles établies pour traiter les caractères avec toujours plus de piquant et de légèreté. Ténor bondissant et allègre, le vaillant Falsacappa ne partage pas la tessiture ni les manières de la figure du brigand romantique, telle que l'a consacrée Schiller et que l'on retrouve chez Verdi ou Mercadante. Plus proche de la veine comique d’un Hérold ou d’un Auber, il est un brigand embourgeoisé, cherchant à établir sa fille parmi des contemporains peut-être pas si étrangers à ses maximes et son esprit rusé, joyeusement immoral.
OPÉRA-BOUFFE EN TROIS ACTES, 1869
En langue française
BARRIE KOSKY
Nouveau spectacle
STEFANO MONTANARI / MICHELE SPOTTI
FALSACAPPA
MARCEL BEEKMAN
FIORELLA
MARIE PERBOST
FRAGOLETTO
ANTOINETTE DENNEFELD
LE BARON DE CAMPO-TASSO
YANN BEURON
LE CHEF DES CARABINIERS
LAURENT NAOURI
LE PRINCE DE MANTOUE
MATHIAS VIDAL
LE COMTE DE GLORIA-CASSIS
PHILIPPE TALBOT
LA PRINCESSE DE GRENADE
EUGÉNIE JONEAU
CARMAGNOLA
LEONARDO CORTELLAZZI
DOMINO
ÉRIC HUCHET
BARBAVANO
FRANCK LEGUERINEL
PIETRO
RODOLPHE BRIAND
ZERLINA
ILANAH LOBEL-TORRES / HELOÏSE POULET
FIAMETTA
CLARA GUILLON
BIANCA
MARIA WARENBERG
LA MARQUISE
DORIS LAMPRECHT
LA DUCHESSE
HÉLÈNE SCHNEIDERMAN
Orchestre et Chœurs de l'Opéra national de Paris
2h50 avec 1 entracte
*pour les dates précises de direction musicale et distribution, se référer au site internet de l'Opéra national de Paris.