La musique

Écoutez dans cette playlist les joyaux cachés de Franz Liszt que Kenneth MacMillan a sélectionnés pour raconter le drame hongrois de Mayerling.

L’essentiel

• Une chorégraphie hautement dramatique et virtuose et un premier rôle masculin
particulièrement dense.

• Un décor et des costumes qui donnent toute la mesure des savoir-faire de l’Opéra.

• Une plongée haletante dans les intrigues de cour du XIXe siècle, entre scènes grandioses et intimes.

L’argument

Le livret est fondé sur des évènements historiques : ceux qui conduisent le Prince Rudolph, héritier de la couronne d’Autriche-Hongrie, et la Baronne Mary Vetsera à se suicider en 1889 près de Vienne dans le pavillon de chasse du village de Mayerling.



L’héritage

« En s’éloignant de la structure héritée du XIXe siècle et de ses héros conventionnels, [MacMillan] a inventé une manière de traduire sur scène le réalisme âpre en vogue en cette fin de XXe siècle. On pourrait défendre l’idée que Mayerling a quelque chose d’un Lac des cygnes imaginé cent ans plus tard. »

(Clement Crisp, Financial Times, 1978)

Dissimulations, mensonges et pressions entourent la disparition de l’héritier de l’Empire d’Autriche aux côtés de sa maîtresse. En marge de l’histoire des amants maudits et de la théorie du double suicide défendue par la version officielle, de nombreuses thèses fleurissent, plus ou moins fantaisistes. Au XXe siècle, le mystère de l’affaire continue d’inspirer les exégèses historiques, mais aussi littéraires et cinématographiques, dont la célèbre version de Terence Young avec Omar Sharif et Catherine Deneuve dans les rôles du Prince Rudolph et de la jeune Mary. En 1978, Kenneth MacMillan puise au drame de Mayerling la matière d’un ballet narratif sombre et sans tendresse, à rebours des adaptations romancées du grand écran. Le chorégraphe restitue les ambiguïtés d’un homme tourmenté – bien plus proche des portraits historiques –, dans une fresque néoclassique d’une grande intensité technique et théâtrale, où s’intriquent pressions politiques et familiales, débauche et démence. Dépouillé de tout romantisme, la pièce n’en demeure pas moins romantique d’essence, s’attachant à explorer dans le lit de la sensibilité individuelle, les motivations et les blessures narcissiques d’un paria mélancolique, en quête de paradis artificiels et bientôt d’une mort certaine. Autour de lui, les personnages féminins, auxquels MacMillan prête des sensibilités variées, sont mis au défi de résister ou de consentir à son emprise mortifère. Portée par les musiques fiévreuses de Franz Liszt, l’écriture vertigineuse des pas de deux et des portés explore ainsi toutes les nuances d’une sensualité vénéneuse, souvent brutale, qui témoigne et participe de la déréliction du prince. Mêlant désir et désespoir avec une puissance rare dans les dernières scènes, MacMillan offre au répertoire l’un de ses duos les plus fascinants et les plus exigeants.

Au cœur de la production

Luxueuse salle de bal, appartements intimes, taverne pittoresque et pavillon de chasse : les imposants décors de Nicholas Georgiadis restituent l’atmosphère d’ostentation et de concupiscence du ballet. Déclinées dans des teintes automnales, richement ornementées, les tentures et les silhouettes costumées participent de la peinture d’une dynastie crépusculaire, étouffée dans son faste et le parfum de ses humeurs décadentes.

BALLET EN TROIS ACTES

Chorégraphie

KENNETH MACMILLAN

Reprise (Création : 1978)

Musique

FRANZ LISZT

Direction Musicale

MARTIN YATES

Distribution*

LES ÉTOILES

LES PREMIÈRES DANSEUSES

LES PREMIERS DANSEURS

LE CORPS DE BALLET DE L’OPÉRA

Orchestre de l'Opéra national de Paris

2h45 avec 2 entractes

* pour les dates précises de distribution, se référer au site internet de l'Opéra national de Paris.

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